la valeur des ressources locales 

Redéfinir la valeur urbaine

Les ressources locales qu'elles soient naturelles, patrimoniales ou sociales constituent des leviers pour les stratégies de résilience urbaine. Pourtant, la manière de produire la ville reste fondée sur un mode linéaire, dans lequel la ressource est consommée comme une manière première. 

Dans un contexte où l'habitabilité des villes devient un enjeu prégnant, la ressource locale s'impose comme la future  valeur urbaine caractérisée par

  • La soutenabilité du développement local :  le conditionner la capacité des ressources à se régénérer dans la durée. La création de valeur urbaine repose  sur la planification des ressources disponibles et une nouvelle définition du besoin. 
  • L'habitabilité des villes : anticiper la  vulnérabilité des villes face au changement climatique et écologique et garantir les conditions de vie à moyen terme. La création de valeur urbaine intègre la gestion des risques dans la planification urbaine. 
  • La fluidité du métabolisme urbain : c'est un critère de bonne santé et de qualité de vie pour les habitants. La création de valeur dépend de la capacité à organiser les continuités écologiques, la circulation des réseaux urbains, les interactions sociales au coeur de la ville et du territoire. 

 

Construire la valeur à partir de la ressource 

01

La ressource locale, un capital urbain

Il s'agit de porter un nouveau regard sur toutes les ressources locales, naturelles, patrimoniales, sociales. Elles consituent un levier incontournable dans la stratégie de résilience urbaine et territoriale. C'est à partir de cette ressource que la valeur doit être composée. 

02

Le besoin, un enjeu de sobriété 

Il s'agit d'objectiver le besoin trop souvent présenté comme une évidence et fréquemment assimilé à la demande, issue du marché. Mieux appréhender le besoin, comprendre les modes de vie. L'urbanisme de l'amont tente d'articuler la disponibilité des ressources et la satisfaction du besoin. C'est un enjeu prioritaire de démocratie locale.

03

Le débat, un enjeu de gouvernance locale 

La crise écologique nous fait prendre conscience des limites planétaires. Le besoin est désormais conditionné par cette limite. La conséquence inévitable est l'arbitrage entre les usages.  Il est essentiel de poser les modalités d'un dialogue continu et itératif entre tous les acteurs de la fabrique urbaine qui permet d'organiser le débat, la conflictualité, la négociation et enfin l'arbitrage. Le rôle de l'élu local en tant médiateur devient essentiel. 

04

le projet local, un enjeu de transformation 

Le projet de vie locale est façonné par un processus de transformation continu des ressources territoriales. L'enjeu est de ne plus soumettre un territoire à une demande insatiable qui met le milieu urbain en tension mais de garantir la santé de l'écosystème dans son ensemble en maintenant les conditions d'habitabilité pour le vivant. 

Inspirations 

L'approche qui consiste à développer un Urbanisme de l'Amont s'inspire de très nombreux apports théoriques. En voici quelques exemples. 

La reliance, une approche de l'aménagement 

Pour Martin Vanier, l'idée de fracture est une impasse inopérante. Il affirme que "ce qui nous transforme, c'est ce qui nous relie autrement", c'est à dire les personnes, les collectifs, les territoires, les lieux, les temps de vie, les fonctions. Dans une démonstration brillante, il invite à renouveler le sens de l'aménagement du territoire par une politique spatiale de la reliance, définit par Marcel Bolle de Bal comme "un processus à la fois dialogique, activant et pluriel qui produit et recompose les liens de la société". 

le Sol, un projet politique 

Bernardo Secchi place l'épaisseur des sols et leurs héritages comme objet de lecture des modifications territoriales. Le sol imprime sa marque sur les pratiques urbaines des espaces et à la manière d'une matrice unique, il articule plusieurs échelles qui associent ville et territoire, espaces naturels et espaces urbains dans un destin commun. L'articulation cohérente de ces espaces est un enjeu fort pour les pratiques sociales en constante redéfinition.  Invisibiliser les sols, c'est invisibiliser le projet politique qui sous-tend les rapports sociaux et territoriaux. 

La ressource patrimoiniale, un projet local

Chaque lieu possède ses limites physiques, ses ressources naturelles et patrimoniales, qui lui confèrent sa spécificité, sa territorialité. Alberto Magnaghi définit le territoire comme "un sujet produit par l'intéraction, dans la longue durée, de l'établissement humain et d'un milieu, transformé par les sociétés et les cultures qui s'y succèdent". La soutenabilité du développement local n'est possible que dans une attention portée au "statut du lieu" et la compréhension de l'écosystème territorial et la manière d'habiter les villes. 

Sol-urbain, un schéma directeur 

Les sols urbains ont été rendus invisibles. Pourtant, ils laissent des traces dans le paysage urbain et l'on continue de s'appuyer sur les nombreux tracés présents dans les documents d'urbanisme. Absents dans la "conscience urbaine", ils participent pourtant activement au fonctionnement du métabolisme urbain : la gestion des villes est aussi une gestion des sols. Patrick Henry propose de se saisir du sol urbain comme d'une opportunité pour repenser le projet. Il développe une approche méthodologique et opérationnelle pour la mise en oeuvre d'un urbanisme des sols. 

Démocratiser l'action publique

La démocratie participative s'est imposée comme l'un des remèdes à l'érosion lente de la démocratie représentative, un processus mis en lumière par une progression constante des extrêmes depuis une vingtaine d'année. Force est de constater que les outils de la démocratie participative, incapables de renverser les rapports de pouvoir,  n'ont pas tenus leur promesse du grand soir démocratique. Pour les auteurs, l'urgence n'est donc plus de faire participer mais plutôt de démocratiser l'action publique en mettant fin à la surdité des insitutions.  

Bio-région, se relier au vivant

Réparer les liens et les lieux fortement malmenés par le processus de métropolisation, ce livre explore la vision biorégionale, élaborée il y a un demi-siècle dans le creuset de la contre culture californienne et se fonde sur la nécessité de rentrer dans un rapport de résonance avec la terre. Réhabiter la terre, c'est se penser comme un hôte cohabitant et non comme propriétaire, dans des sociétés écologiques ouvertes. Dans un exercice prospectif de l'Ile-de-France en 2050, Agnès Sinaï propose un nouvel imaginaire de la métropole et une remobilisation politique. 

CITYZAN  - SAS  Capital social 5000€ - SIRET : 95346216500010

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